Message au Peuple du Congo à l’occasion de la Proclamation de la République, le 28 novembre 1958

CONGOLAISES, CONGOLAIS,

Ce message, je l’adresse à vous mes sœurs, à vous mes frères, à vous mes chers compatriotes. Nous Tous représentons l’ensemble du Peuple du Congo.

Oui, nous avons été humiliés, bafoués, affamés, assassinés, mais malgré tout cela nous sommes debout, fiers et vivants, avec la volonté farouche de nous redresser, de nous relever, de renaître de nos cendres et tous à l’unisson, la main dans la main, nous nous attèlerons à la reconstruction de notre cher pays.

Sachez que malgré ces 575 jours de détention arbitraire, injuste où l’on a tenté de m’assassiner, je ne ressens aucune haine, aucune vengeance au fond de moi.

Seul le Congo est important à mes yeux, seul le Congo, que je porte sur mes épaules et au plus profond de mon être depuis des décennies, fait battre mon cœur, et le bonheur de mon Peuple est la seule chose qui m’anime et m’importe.

Je vous le dis fermement, il faut mettre un terme DEFINITIF à la violence et à ce régime autocratique.

La terre du Congo a été, pendant de trop longues années, arrosée du sang de ses enfants, il faut que tout cela cesse. Alors avec vous mes sœurs, mes frères et mes chers compatriotes, proclamons ensemble, à l’unanimité, la promesse de garder une attitude toujours positive, sans chercher les règlements de compte et la chasse aux sorcières, dans l’unique but de préserver l’intérêt NATIONAL.

Les mutations ne s’improvisent pas, commençons à travailler sur la CONFERENCE INTERNATIONALE que j’appelle de mes vœux et dont l’objectif sera la mise en place du futur gouvernement qui exécutera, dans l’Union, le PROGRAMME COMMUN de GOUVERNEMENT.

À cette Conférence Internationale nous inviterons le FMI, la Banque Mondiale, les Clubs de Londres et de Paris. Nous commanderons à des organismes internationaux un audit sur l’état de santé de notre économie et de nos finances. Nous exigerons aussi la présence des créanciers du Congo qui devront justifier, preuves à l’appui, non seulement leurs créances mais aussi en motiver les raisons ainsi que les taux d’intérêt en découlant.

Pour la première fois dans l’histoire du Congo, relevons le défi, osons et allons vers le Nouveau Monde, vers L’UNION NATIONALE.  Ce Programme Commun de Gouvernement ne mènera en aucun cas une politique clanique, tribale, ethnique, régionale et à l’exclusion des autres. Son unique but est de créer une politique démocratique pour le Congo qui ira de l’extrême Nord à l’extrême Sud, cohérente, sans oublier une seule parcelle du territoire.

Pour faire entrer le Congo dans ce Nouveau Monde, nous donnerons aux régions une AUTONOMIE ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE, pour aboutir à une DECENTRALISATION COMPLETE.

Seuls les pouvoirs régaliens assureront et garantiront la cohésion nationale.

Le Congo prospèrera enfin dans un Etat de Droit, de Justice et de Liberté où chacun, sans exception, pourra accéder à la Santé, à l’Education, à la Formation professionnelle, au Logement, à la Sécurité, à l’Agroalimentaire biologique, aux Transports en désenclavant les régions par la construction des voies de communication pour développer notre Marché intérieur ainsi que le développement du Numérique sur tout le territoire.

Mes chères Sœurs, mes chers Frères, mes chers Compatriotes, c’est vrai que le chantier qui nous attend est énorme. Il y a des carences dans pratiquement tous les secteurs d’activités, mais je vous connais, et je connais aussi votre volonté et votre ténacité, nous redonnerons confiance aux nôtres pour croire en l’avenir, et je suis persuadé que nous arriverons tous ensemble à redonner à notre cher Congo la place qu’il mérite parmi les nations développées et démocratiques.

Oui, Ensemble Construisons L’Avenir « Nous le pouvons pour le Congo ».

Vive la République

Vive le Congo

Je vous remercie.

Modeste Boukadia, Président du C.D.R.C.

Le 28 novembre 2017

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