Le déni et la politique de l’autruche : des dangers plus grands que la faillite

Le déni et la politique de l’autruche : des dangers plus grands que la faillite

Dans les années 1989, sous la direction du Premier ministre Ange Édouard Poungui, le Congo avait déjà pratiqué une politique d’endettement similaire, caractérisée par les plans triennal et quinquennal. Cette stratégie avait plongé le pays dans une grave crise financière, menant inévitablement à la faillite. La conséquence directe fut une vague de manifestations populaires, qui culmina avec la convocation de la Conférence Nationale Souveraine. Aujourd’hui, face à des défis similaires, il est crucial de rappeler que des solutions éprouvées existent : aux mêmes maux, les mêmes remèdes.

Anatole Collinet Makosso reconnaît la faillite du Congo :

Récemment, Anatole Collinet Makosso a officiellement annoncé, lors d’une rencontre avec le Président du Sénat Pierre Ngolo, que le Congo était en situation de faillite. Cependant, cette déclaration n’a pas empêché Makosso de participer, peu après, à une célébration en l’honneur de Pierre Ngolo, où le champagne coulait à flots. Tout cela s’est déroulé dans un contexte de profond mépris pour la souffrance du peuple congolais et des fonctionnaires, dont beaucoup n’ont pas reçu leurs salaires.

Alphonse Ndongo et Thierry Moungalla : un déni face à la réalité

Aujourd’hui, Alphonse Ndongo et Thierry Moungalla, deux figures éminentes du régime, tentent de rassurer la population en minimisant la gravité de la situation : « Ces incidents de paiement n’ont aucune incidence sur la solvabilité de l’État… Il s’agit d’incidents techniques, momentanés… ». Toutefois, il est essentiel de comprendre que ce discours relève davantage du déni de la réalité que d’une véritable analyse économique. Adrien Houabaloukou, dans une communication récente, confirme : « Alphonse Ndongo est dans le déni de la réalité économique et sociale de notre pays… Le Congo est en cessation de paiements, ne pouvant plus honorer ses dettes à échéance. »

Le résultat : une faillite incontestable

Le Congo est bel et bien en situation de faillite. Cette réalité est aggravée par l’incapacité du pays à emprunter sur les marchés financiers internationaux, à moins de recourir à des manœuvres douteuses qui, elles aussi, présentent des risques considérables.

Que faire ?

Le déni et la politique de l’autruche n’ont jamais permis de résoudre les crises. Il est de notre responsabilité collective de prendre le taureau par les cornes et d’instaurer un compromis politique historique, à l’instar du Président Nelson Mandela en Afrique du Sud. Des solutions politiques doivent être mises en place pour préserver la paix sociale et sauver des vies, car seule une action courageuse et déterminée peut permettre de surmonter cette crise.

Conclusion : Un appel à l’unité nationale

Plus que jamais, la politique de la fuite en avant ne fait que repousser l’inévitable explosion du pays. Il est temps pour l’ensemble de la classe politique, les organisations syndicales, les forces de souveraineté, les communautés religieuses, la jeunesse et les libre-penseurs de s’unir pour sauver le Congo. Il est de notre responsabilité à tous de conduire notre pays vers l’union nationale, un modus vivendi qui préviendra des départs massifs en exil et assurera un avenir stable pour tous les Congolais.

Modeste Boukadia
Le 03/09/2024

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