Congo-Brazzaville – Les Congolais s’unissent autour de la Conférence Internationale proposée par Modeste Boukadia

Face à la crise multi-sectorielle qui frappe le Congo-Brazzaville, Modeste Boukadia, président du CDRC, récemment évacué sanitaire après 575 jours passés à la maison d'arrêt de Pointe-Noire pour délit d'opinion, est pour l'organisation d'une Conférence internationale et un Programme commun de gouvernement pour résoudre les problèmes qui gangrènent le Congo-Brazzaville...

Après la conférence nationale souveraine de 1991, le Congo-Brazzaville a sombré dans une crise multidimensionnelle et multisectorielle qui a atteint le paroxysme avec la vague des arrestations arbitraires et un endettement injustifié sans fond.

Comment s’en sortir ? Convoquer un énième dialogue inter-congolais ? Ou uneConférence internationale où prendront part toutes les forces vives de la nation, les créanciers et les représentants du pouvoir de Brazzaville, sous l’égide de la Communauté internationale : ONU, UE, UA, Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banque africaine de développement, etc.

Un pays qui oublie le passé est contraint de le revivre ! Depuis la proclamation de la République le 28 Novembre 1958 et la déclaration de l’indépendance le 15 Août 1960, le Congo n’a presque jamais connu de stabilité.

Depuis, 1968, il s’en est suivi une série de coups d’Etat qui a engendré des crises de toutes sortes : politiques, humanitaires, économiques, financières et sociales. A ces différentes crises, le remède proposé est toujours le même : si ce n’est une conférence nationale, c’est un dialogue national sans exclusif.

RAPPEL :

  • Peu après la longue grève des élèves et étudiants de 1971 qui ébranla le pouvoir de Marien Ngouabi, une Conférence nationale fut organisée à l’Hôtel de ville de Brazzaville.

Dans les années 1980, en raison de la mauvaise gestion et d’une gabegie éhontée, le Congo connaît une crise sociale et économique sans précédent. Conséquence :

  • Une Conférence Nationale Souveraine (CNS) est organisée, sous la contrainte des forces politiques de l’opposition et de la société civile, par le pouvoir de Brazzaville en mettant fin à la République Populaire du Congo. Au cours de cette CNS, le peuple congolais avait pensé avoir aplani tous les différends pour une meilleure gouvernance.

Hélas ! Car, on avait simplement balayé la chambre sans ouvrir la fenêtre. La poussière soulevée, celle qui n’avait pas été avalée, était retombée d’où elle était venue. Parce qu’on avait simplement voulu changer de régime et améliorer les lois sans changer les hommes et les rendre meilleurs.

  • 1992-1997. Tout le monde connaît le déferlement de la violence gratuite et les guerres contre les civils, post-conférence nationale souveraine, jusqu’en 1997.

Depuis pour s’en sortir ou pour se maintenir, le système mis en place, a tenté d’organiser des dialogues : Brazzaville, Ewo, Dolisie, Sibiti, etc., selon un calendrier bien précis savamment pensé :

  • Dialogue national sans exclusive aboutissant à 5 ans de transition flexible ;
  • Dialogue dit de Brazzaville pour organiser l’élection présidentielle de la même année ;
  • Dialogue d’Ewo pour organiser les élections législatives ;
  • Dialogue de Dolisie pour les élections locales ;
  • Dialogue de Sibiti pour organiser le hold-up sur la Constitution du 20 Janvier 2002 et l’élection présidentielle de 2016.

La longue liste ci-dessus des dialogues initiés par M. Sassou prouve l’incapacité des femmes et des hommes qui disent gouverner et stabiliser durablement le Congo. La longue liste est aussi synonyme des tragédies et drames qui secouent le Congo. Parce que les système et régime qui gouvernent le Congo depuis 1969 ne sont pas de nature à garantir durablement la stabilité, la démocratie, le développement, la réconciliation et la paix en République du Congo.

Parler à nouveau de Conférence Nationale Souveraine ou de Dialogue sans exclusive ou dialogue inclusif pour trouver des solutions aux problèmes qui minent la vie de la nation (?) congolaise, ne peut plus être d’actualité si tant est que les Congolaises et les Congolais veulent véritablement tourner la page du passé pour construire celle de demain.

Ces voies ont été explorées et expérimentées. Revenir à ces solutions serait un non-sens politique, c’est-à-dire maintenir et encourager les pratiques, les méthodes et les dérives claniques qui conforteraient le régime dictatorial qui sévit en République du Congo depuis 1968.

  • Le Congo croule sous les dettes, évaluées par le Fonds Monétaire International à 5 329 milliards de francs CFA (environ 9,14 milliards de dollars américains), soit une dette publique représentant 117% du PIB, sachant que le vrai chiffre est caché, et c’est là la pomme de discorde avec le FMI, occasionnées par le même homme des années 1968, à ce jour. D’où, pour la énième fois, les fourches caudines du FMI
  • Le Congo ne compte plus les morts, les charniers, les fosses communes de 1968 à aujourd’hui : plus de 400 000 morts et disparus. Au total, selon l’ONU, plus de 750 000 Congolais manquent à l’appel.
  • Le Congo est un Etat non stable qui a perdu toute crédibilité, dignité et souveraineté.

C’est pourquoi, après avoir essayé de résoudre les problèmes de notre pays par nous-mêmes, parfois et bien souvent avec l’intention, pour certains, de rouler tout le monde dans la farine dont le seul but est de se maintenir dans un pouvoir usurpé, il n’y a pas mieux que la présence de la Communauté internationale, puisque le Congo est membre des Nations Unies. Par la convocation d’une Conférence Internationale pour se gouverner autrement.

Source: Mediapart

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