
Ce 11 août, jour commémoratif de mon évacuation sanitaire et donc de ma sortie des geôles du PCT, je m’adresse avec humilité aux confessions religieuses, aux libres-penseurs, aux animistes du Congo Brazzaville. J’ai une pensée toute particulière à l’endroit des membres du CDRC Sylvain Nzingoula-Miakamona et Valentin Tsiakaka, du général Jean-Marie Michel Mokoko, du général Norbert Dabira, d’André Okombi Salissa, des compagnons du colonel Marcel Tsourou et des autres prisonniers politiques et de droit commun dont je n’ai pas cité les noms.
Mes Chers compatriotes,
La seule chose favorable aux forces du mal, c’est l’inaction des hommes de bien !
Ne dit-on pas que le silence est complice ? L’inaction des hommes de bien est la nourriture des forces du mal. Nous avons brillé par un écartèlement politique qui a conduit le pays à toutes les catastrophes. Nous décrions aujourd’hui la corruption et tous les anti-valeurs décriés par le gouvernement de Clément Mouamba, l’endettement excessif et l’insécurité grandissante. L’insécurité qui fait des policiers et des gendarmes des cibles privilégiées d’enfants criminels des favelas de Brazzaville et de Pointe-Noire. Ces enfants criminels ne sont que le résultat d’une absence de politique de l’Emploi et de la Formation à cause de la mauvaise gouvernance de l’État.
Chers compatriotes,
Si un Général d’Armées ne peut plus assurer la sécurité de ses gendarmes et de ses policiers au point de les jeter en pâture sans défense aux mains d’enfants criminels, il faut simplement en déduire une incapacité à exercer le pouvoir. Si ce n’est l’usure du pouvoir dû aux nombreuses années de règne sans partage qui a abouti à une incertitude dans l’avenir du pays.
Mes Chers Compatriotes,
Le Général d’Armées Denis Sassou Nguesso n’arrive plus à assurer la sécurité de ses militaires. La question qui se pose est celle de savoir si les militaires qui l’ont aidé à prendre le pouvoir sont en insécurité, que deviendra le peuple ? Ceux qui ont la mission de nous sécuriser sont massacrés, par de simples enfants civils, qui va donc assurer notre sécurité ? Nous n’osons pas imaginer que cette insécurité est voulue voire orchestrée.
Mes chers compatriotes,
L’insécurité devient permanente. Elle n’est plus combattue. La misère du peuple, n’en parlons plus. Rien n’est fait pour la réduire. Nous pouvons simplement dire que nous sommes perdus ; les Congolais sont perdus. Denis Sassou nous a perdu. Oui c’est lui et il faut bien l’indexer puisqu’il est le seul Général d’Armées au Congo. Lorsqu’un Général d’Armées, doublé de la fonction de Président de la République, ne peut plus assurer la sécurité de ses militaires, de ses gendarmes et de ses policiers, le peuple devrait en tirer toutes les conséquences.
Peuple Congolais,
Cessons d’être inactif de peur que les forces de la mauvaise gouvernance se sentent trop en confiance pour nous imposer une domination quasi infernale. C’est pourquoi, j’interpelle l’Église du Congo, les Évêques, les Prêtres, les Diacres, les Pasteurs, les Protestants, les Kimbanguistes, les Membres de l’Armée du Salut, les Matsouanistes, les Animistes, les Libres-penseurs, les Francs-Maçons de tous ordres et toutes les autres confessions religieuses que je n’ai pas citées.
Vous à qui Dieu ou la Puissante Nature ou encore le Très-Haut, quelle que soit l’appellation, a donné la mission de conduire son peuple, je vous appelle au vrai Réveil pour exorciser l’âme agonisante de la République du Congo Brazzaville. Sans cela votre sacerdoce, vos offices, vos réunions resteront inopérants et indignes de la succession quelle qu’elle soit apostolique, luthérienne, matsouaniste, humaniste ou autre. Le temps est venu d’être de véritables ministres de la Réconciliation et de la Concorde comme le veut Celui qui vous a établi en votre autorité en étant du côté du Peuple pour ne pas couvrir les crimes d’État.
A vous mes Chers Amis de l’Opposition, responsables des Partis et Associations politiques, Activistes politiques, aux ONGs et Associations de la société civile, dont la neutralité sans conteste fait de vous de véritables acteurs du développement.
Je demande humblement de nous pencher sans arrière-pensées sur la situation du peuple congolais. Ce peuple qui est aujourd’hui simplement pris à la gorge par des gouvernants irresponsables qui ont préféré mettre le pays sous tutelle du FMI. Pourtant, la solution était simple : rapatrier tout l’argent volé et placé dans les paradis fiscaux pour régler définitivement le problème de l’endettement du Congo.
Cette situation du surendettement a mis la gestion du Congo sous tutelle du FMI pour une bagatelle de 348 millions de dollars alors que non loin de chez nous, à deux pas, l’Angola a refusé une aide de 4 milliards 500 millions de dollars du même FMI. Quelle honte pour tant d’efforts engagés. Rien que l’argent engagé dans les négociations de cette dette dépasse de loin la moitié de ce prêt. Qu’ont donc négocié M. Mouamba et son comité chargé des négociations avec le FMI ? Dans tous les pays du monde, le gouvernement de Clément Mouamba aurait tiré les conséquences de son échec. Mais au Congo de Denis Sassou, l’échec est une raison d’être reconduit ou d’être promu. Pourtant la démission n’est pas une fatalité surtout quand c’est le résultat de l’inefficacité associée à l’incompétence dont la finalité est d’aller dans le mur.
Mes Chers compatriotes,
Continuer à laisser la gestion du pays entre des mains inadéquates risque de nous plonger définitivement dans l’abîme si nous n’y sommes pas encore. Que dirons-nous aux générations futures quand elles nous poseront la question de savoir où étions-nous quand M. Sassou Nguesso, le PCT et M. Clément Mouamba étaient en train de tuer l’économie nationale ?
Je pense que vous aussi, vous refusez qu’on nous traite de complices coupables par notre silence et par notre inaction. C’est pourquoi, j’appelle au Rassemblement de toutes les Forces pour la tenue de la Conférence Internationale pour le Congo, seul gage, pour rétablir l’Ordre Constitutionnel et réinitialiser le logiciel de la République pour l’Union Nationale.
Avec la mise du pays sous la tutelle du FMI, la Conférence Internationale se présente comme la seule alternative viable pour être en face de nos créanciers qui sont aussi internationaux. Car, on ne peut pas laisser la gestion du pays entre les mains viles d’un pouvoir incapable de se remettre en cause et qui se complait d’être sous tutelle.
Vive la République.
Je vous remercie.
Modeste BOUKADIA
Président du C.D.R.C.
Paris, le 11 août 2019