Congo : Une nation riche confrontée aux défis de la gouvernance

CE QUE JE PENSE : Les empires finissent toujours par s’effacer sans exception…
CE QUE JE PROPOSE : La résilience par l’union nationale…

Congo : Une nation riche confrontée aux défis de la gouvernance
par Modeste Boukadia – le 01/09/2024 mis à jour le 02/09/2024

Le Congo, riche de ses ressources pétrolières abondantes, avait le potentiel de devenir une puissance économique de premier plan. Pourtant, le pays traverse aujourd’hui une crise profonde, conséquence directe de défis de gouvernance mal maîtrisés. Alors que d’autres nations pétrolières, notamment dans le Golfe, ont su transformer leurs richesses naturelles en prospérité durable, le Congo est aujourd’hui confronté à une situation critique marquée par le surendettement et une instabilité économique croissante, exacerbée par l’utilisation de la fausse monnaie, comme l’a confirmé Anatole Collinet Makosso.

La proposition selon laquelle un pays déjà lourdement endetté pourrait se redresser par un nouvel endettement est une idée qui mérite une réflexion sérieuse et approfondie. Il est crucial de reconnaître que la situation actuelle résulte non pas de dysfonctionnements des marchés financiers, mais plutôt d’une gestion qui n’a pas su exploiter les atouts indéniables du pays : une vaste superficie pour une population relativement petite, composée à 85 % de jeunes, des ressources naturelles considérables, et des cadres compétents.

Le désordre actuel peut être en partie attribué à l’érosion des compétences au sein de l’administration, souvent remplacées par des pratiques de favoritisme. Cependant, il ne s’agit pas ici de stigmatiser, mais de souligner l’urgence de restaurer une gouvernance fondée sur le mérite et la compétence. Ce n’est pas une question de division ou de tribalisme, mais une responsabilité nationale partagée.

Il est essentiel d’examiner de manière critique la gestion des fonds publics. L’utilisation inappropriée des prêts accordés par le FMI doit faire l’objet d’une enquête rigoureuse. Le cycle d’endettement sans résultats tangibles continue de peser lourdement sur le quotidien des Congolais, alors que les bénéfices de ces prêts semblent profiter à une élite qui organise des festivités somptueuses, tandis que la majorité de la population souffre. C’est la triste réalité à laquelle nous devons faire face.

CEMAC et BEAC : Des partenaires régionaux à interpeller

Le rôle des institutions régionales, telles que la CEMAC et la BEAC, mérite d’être examiné avec attention, particulièrement en ce qui concerne la circulation et l’utilisation de la fausse monnaie. Leur vigilance est indispensable pour garantir la stabilité économique de la sous-région. Leur silence ou leur inaction pourraient être perçus comme une complicité involontaire, ce qui souligne l’urgence d’une coopération renforcée et d’un dialogue ouvert pour trouver une solution à cette crise.

Un chemin vers la résilience : une transition nécessaire

Pour sortir de cette impasse, je propose une transition de cinq ans sous la direction d’un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement aurait pour mission de redresser l’économie par des réformes structurelles, potentiellement radicales, comme la réévaluation ou la démonétisation du FCFA congolais. Cette transition doit s’inscrire dans un esprit d’unité nationale, seule voie possible pour éviter une division irréversible du pays. Le choix est clair : soit nous œuvrons ensemble pour renforcer la République du Congo, soit nous risquons de voir émerger des divisions qui pourraient fragiliser davantage la nation.

Conclusion : Un appel à l’action collective

Le Congo se trouve à un carrefour décisif. Il est illusoire de se concentrer uniquement sur les élections de 2026 ou d’envisager des coups d’État comme solutions alternatives, car ces options ne feraient que retarder l’échéance d’une crise plus profonde. Il est impératif de choisir la voie de la résilience et de l’action collective pour éviter un effondrement total. Une action déterminée, fondée sur une volonté politique forte, l’union nationale, et un engagement sincère pour le bien commun, est essentielle pour empêcher que des Congolais soient contraints à l’exil. C’est par cette voie que nous pourrons restaurer l’espoir et reconstruire la nation sur des bases solides.

Laisser un commentaire