
Billet du jour : 13/10/2024
Denis Sassou Nguesso : le tribalisme comme instrument de pouvoir
Le Congo est aujourd’hui au bord de l’implosion. La corruption gangrène chaque niveau de l’État, et l’insécurité croît de façon alarmante, touchant même les cercles les plus proches du pouvoir. L’économie du pays est en faillite, avec des échanges monétaires qui ne servent qu’à maintenir une façade d’État fonctionnel. Malgré une dette colossale que le FMI refuse de rééchelonner, que les chinois refusent de vendre malgré l’insistance de la France, Denis Sassou Nguesso continue à enfoncer le pays dans un gouffre financier, hypothéquant sans remords l’avenir de la jeunesse congolaise, du Congo en tant qu’entité géographique et géopolitique.
Face à cette situation catastrophique, on est en droit de se demander pourquoi là où des figures emblématiques telles que Jacques Opangault, Fulbert Youlou, Antoine Letembet-Ambily et Bernard Kolélas avaient su trouver des solutions politiques pour éviter le chaos, Denis Sassou Nguesso se montre totalement incapable de préserver la paix, la liberté et la cohésion nationale.
La réponse est simple et directe : Sassou Nguesso a fait du tribalisme son principal levier de pouvoir. Son accession au pouvoir, marquée par l’assassinat du Commandant Marien Ngouabi, s’est faite sous couvert de « réconciliation inter-nordiste », accusant injustement d’autres du meurtre de Ngouabi. Cette stratégie perfide, visant à diviser pour mieux régner, n’a fait qu’accentuer les fractures dans le tissu social du pays.
Sous son règne, le tribalisme s’est institutionnalisé. Sassou Nguesso a systématiquement marginalisé les communautés d’Owando, de Makoua, d’Impfondo et bien d’autres, pour s’entourer exclusivement de son clan d’Oyo et faisant de quelques autres leurs supplétifs. Cette concentration du pouvoir entre les mains d’une minorité ethnique est l’une des raisons majeures de l’instabilité actuelle du pays.
Souvenons-nous de l’urgente question du Général Dabira Norbert lors de son procès sur « l’avenir des mbossis », l’avenir des mbossis d’Oyo aurait-il pu préciser à juste titre !
Le tribalisme a non seulement brisé l’unité nationale, mais il a aussi permis à une élite corrompue de s’enrichir au détriment du peuple.
Il est crucial de comprendre qu’un tel modèle de gouvernance ne peut plus durer. Le pouvoir ne doit pas être l’instrument d’un seul homme, d’une seule région ou d’un seul groupe ethnique sinon, à finir par faire de ce groupe le seul et unique problème du pays.
Le Congo mérite mieux que cela. Il est temps que le peuple congolais prenne conscience de la nécessité d’une union nationale, comme celle prônée autrefois par des leaders tels que Fulbert Youlou, Jacques Opangault, Antoine Letembet-Ambily et Bernard Kolélas. Il faut mettre un terme à cette ère où un homme comme Denis Sassou Nguesso peut s’accrocher au pouvoir par la manipulation et la division. Il en va de l’avenir du pays et de celui de sa jeunesse.
Modeste Boukadia
Le 13/10/2024
