
Congo : l’unité nationale ne se décrète pas, elle se construit !
J’entends bien ce que les comparses du pouvoir PCT, à travers eux, c’est le PCT qui s’exprime en me demandant sur les réseaux sociaux : « Il faut aller à l’essentiel, à l’unité nationale, car la géopolitique a changé ! »
C’est précisément la vision politique que propose le parti CDRC avec Modeste Boukadia : « L’Autre politique, une nation pour tous ! » Cependant, l’injonction à l’union nationale ne peut être une simple déclaration d’intention tant que les pratiques d’exclusion persistent. Le régime en place continue d’instrumentaliser le tribalisme et le clientélisme au profit d’un clan restreint. L’exemple de l’organigramme de la société SNE, devenue E2C, qui circule sur les réseaux sociaux, en est une illustration frappante : une administration dominée par des individus issus de la même région que Denis Sassou Nguesso.

Comment alors prétendre vouloir « aller à l’essentiel » tout en perpétuant un système de gouvernance fondé sur la discrimination et l’exclusion ?
La nouvelle donne géopolitique, amorcée avec la présidence de Donald Trump et qui se poursuit dans un contexte de compétition économique accrue, impose une refonte de la gestion des affaires publiques. L’unité du pays devient une impérative stratégique pour affronter les défis économiques et diplomatiques qui s’annoncent, notamment dans un monde en pleine recomposition. Pour l’Afrique en général, et l’Afrique centrale en particulier, l’urgence est de construire un marché intérieur solide, notamment autour de l’axe Brazzaville-Kinshasa-Luanda, afin de favoriser l’intégration économique régionale. Dans cette dynamique, Brazzaville doit retrouver son statut de pays de transit et redevenir un carrefour incontournable du commerce sous-régional.
Le parti CDRC présente une vision claire, centrée sur l’investissement dans la jeunesse. Notre projet de « désimmigration » vise à offrir aux jeunes Congolais formés en Occident les opportunités et les moyens de contribuer au développement national. Il ne s’agit pas simplement d’un retour au pays, mais d’une participation active à des partenariats ambitieux et équitables entre le Congo et l’Occident. Cette approche repose sur une stratégie de coopération internationale où les compétences et l’expertise de la diaspora deviennent un levier de développement et d’indépendance économique.
Mais pour que l’unité nationale soit réelle et durable, elle doit reposer sur des fondements de vérité et de justice. Il ne peut y avoir de réconciliation sans transition, ni de dignité sans justice. C’est pourquoi nous insistons sur la nécessité d’une reconnaissance des torts passés, afin que les familles des victimes puissent enfin faire leur deuil. Un travail de mémoire est essentiel pour purger les manipulations historiques et permettre aux Congolais de se projeter ensemble vers un avenir commun.
Aller à l’essentiel, c’est agir concrètement pour l’unité nationale :
- Une transition politique immédiate, garantissant une refondation institutionnelle et une gouvernance inclusive.
- La révision du procès Marien Ngouabi, pour faire toute la lumière sur un événement clé de notre histoire nationale.
- Le rétablissement de la tranquillité publique, en luttant contre l’impunité et en restaurant l’autorité de l’État au service de tous.
- Un dialogue national sous médiation internationale, pour poser les bases d’une véritable réconciliation et d’un avenir partagé.
Le Congo ne pourra avancer qu’en se débarrassant des logiques de division et de favoritisme. L’union nationale ne peut être un vain mot, elle doit être une réalité portée par des actes concrets et un engagement réel au service de tous les Congolais.
Modeste Boukadia – Le 19 mars 2025
