Congo-Brazzaville : Quand la vérité dérange un régime à bout de souffle

Congo-Brazzaville : Quand la vérité dérange un régime à bout de souffle

Un pet trop long appelle le caca !

J’ai toujours affirmé que je ne dis rien qui ne soit valide. Le Congo est embourbé dans des problèmes structurels où le tribalisme et le régionalisme sont devenus des méthodes de gestion du pays. Cette politique du clan et de l’exclusion est la source principale du chaos que traverse la nation.

Je ne suis pas adepte de la désinformation, contrairement aux pratiques du média « Action Denis Sassou Nguesso », entièrement dévoué au pouvoir en place. Leur dernière production, intitulée « L’ERREUR FATALE DE MODESTE BOUKADIA lors de son interview avec Christian Perrin« , illustre bien leur tentative grossière d’intoxiquer l’opinion publique.

Si erreur il y a, elle est à chercher du côté de Denis Sassou Nguesso lui-même. C’est lui qui a plongé le pays dans une spirale invraisemblable de corruption, de détournements massifs des deniers publics et de violations systématiques des droits humains. Ses crimes de sang et ses crimes économiques sont imprescriptibles. La responsabilité de cet homme et de son régime doit être exposée et jugée.

La vérité sur les Biens Mal Acquis

Madame Antoinette Sassou Nguesso n’a pas pris le pouvoir après l’assassinat du Président Marien Ngouabi. Pourtant, son époux a su exploiter ce crime pour asseoir son emprise en attribuant la responsabilité à un groupe ethnique spécifique, avec le slogan accusateur : « Bakongo ba bomi Marien ». En imposant un silence complice aux populations du Nord, il a consolidé cette division artificielle du pays et renforcé son règne dictatorial.

Ni Madame Antoinette Sassou Nguesso, ni ses enfants, ni les membres de son clan n’ont bâti de véritables entreprises pouvant justifier leur fortune. Pourtant, ils possèdent des biens en Europe et ailleurs. Ces richesses ne peuvent être issues que du pillage du Trésor public, sous le regard complaisant – ou l’initiative directe – de Denis Sassou Nguesso, qui se prétend chef de l’État. Son enrichissement par procuration est une insulte à l’intelligence du peuple congolais.

L’information selon laquelle Madame Antoinette Sassou Nguesso aurait été visée par un mandat d’amener a été révélée par Africa Intelligence, un journal pourtant réputé proche du régime de Brazzaville. Si même leurs propres alliés les exposent, où se trouve encore la crédibilité de leur propagande ?

Expérimentations médicales sur des prisonniers politiques

En 2016, lors de ma détention arbitraire de 575 jours à la Maison d’Arrêt de Pointe-Noire, j’ai été témoin de pratiques médicales troublantes orchestrées par la Fondation Congo-Assistance. Des essais cliniques ont été pratiqués sur des prisonniers politiques. J’avais à l’époque alerté les responsables de la détention. Si le régime estime que cette information est fausse, qu’il porte plainte pour diffamation ! Mais il ne le fera pas, car les faits sont accablants.

L’erreur fatale

Le vrai problème, la véritable erreur fatale, se situe ici : Denis Sassou Nguesso semble ne posséder aucun bien en Europe, alors que sa famille proche, ses neveux et ses alliés, eux, en détiennent de nombreux. Comment expliquer cette anomalie si ce n’est par un vaste système de détournement organisé et de blanchiment d’argent ? Cette mafia d’État doit rendre des comptes.

Le peuple congolais ne réclame pas d’être nourri de mensonges. Il exige la vérité et la justice. Ce n’est qu’en affrontant notre passé que nous pourrons bâtir un avenir réconcilié.

Exigences pour une réconciliation nationale

  1. Révision du procès de Marien Ngouabi, afin d’éliminer toute manipulation politique et d’établir les véritables responsabilités. Cette révision devra inclure les assassinats du Capitaine Pierre Anga, ainsi que ceux de nombreux militaires injustement impliqués, comme le sergent Ontsou et le lieutenant de Police Mboro.
  2. Ouverture d’un procès sur l’assassinat du Cardinal Émile Biayenda, pour enfin établir les circonstances exactes et les motivations réelles de ce crime barbare.
  3. Enquête sur la disparition de l’ancien Président Alphonse Massamba-Débat, vu en chemise blanche froissée pour la dernière fois aux côtés de Florent Tsiba, dont le sort reste un mystère que l’histoire officielle n’a jamais élucidé.
  4. Clarification du rôle de Denis Sassou Nguesso dans les événements de la « semaine rouge ». Pourquoi, alors ministre de la Défense et fondateur du Comité Militaire du Parti (CMP), a-t-il transféré la présidence de cet organe à Joachim Yhomby-Opango, exclu du PCT et qui n’était même pas membre de l’État-Major Spécial Révolutionnaire, avant de reprendre lui-même le pouvoir le 5 février 1979 ?

Comme quoi, un pet trop long appelle le caca ! Mais cette fois, le peuple congolais ne se contentera pas de l’odeur : il réclame des comptes !

Modeste Boukadia – Le 20 mars 2025

Laisser un commentaire