
Denis Sassou Nguesso humilié par le FMI cherche du côté d’Abu Dhabi
Chacun sait que Denis Sassou Nguesso avait été humilié par le Fonds Monétaire International en ne lui accordant qu’un tout petit 43 millions de dollars US pour conduire le Congo vers l’émergence !
En France, les choses sont plus corsées que prévu alors il a pris la direction d’Abu Dhabi pour tenter de solliciter les pays du Golfe… Mais là aussi, la situation semble difficile à dénouer. Quand on dit que c’est le rat qui brûle et non uniquement les poils, on ne vous croit pas !
Avec la guerre commerciale généralisée lancée par les États-Unis d’Amérique pour affirmer son leadership mondial, les USA ont les yeux partout pour savoir qui met la main à la poche pour aider tel ou tel dictateur. Le président américain a fait saisir tous les biens mal acquis aux États-Unis par les dictateurs. L’Europe ne sera pas en reste très bientôt notamment avec cette guerre commerciale qui va mettre à rude épreuve les budgets des États européens.
Quand le mensonge sert de stratégie politique
Que faire ? Au Congo, on a tenté de faire un remake de 2009 en mentant que la population aime son Timonier. Et pourtant, le Timonier s’est rendu à Nkayi et non dans les contrées d’Oyo pour voir s’il était encore populaire. En réalité, il y était pour consulter les devins et autres féticheurs pour lui assurer l’invisibilité afin que la justice française ne voie que du feu !
Le silence de Sassou : acquiescement ou surprise ?
Dès lors, une question s’impose : Denis Sassou Nguesso est-il réellement un chef, un Kani, c’est-à-dire celui qui protège, qui arbitre, qui veille à l’équilibre du village ?
Son neveu, Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial à la sécurité, lui aurait déclaré sans détour : « Oncle, je suis allé brûler le Pool, et le ciel n’est pas tombé. »
Face à cette déclaration glaçante, Sassou Nguesso est resté silencieux. Était-ce un silence de sidération ou un silence d’approbation ? Lui seul connaît la réponse.
Mais dans la tradition républicaine comme dans la sagesse populaire, le silence a un sens :
« Qui ne dit mot consent. » Et dans ce cas précis, le silence du Kani face à une telle exaction résonne comme une forme d’acquiescement, lourd de conséquences.
Les contradictions autour de la région du Pool
Dans toute société organisée, qu’il s’agisse d’un village ou d’une République, le rôle du chef est clair : préserver l’ordre, sanctionner les dérives, et garantir la cohésion de la communauté. Lorsqu’un proche bafoue ces principes au point de menacer la paix civile, le devoir d’un dirigeant est de réagir avec responsabilité.
Dès lors, une interrogation fondamentale s’impose : la région du Pool fait-elle pleinement partie de la République du Congo ?
Cette question interpelle directement Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale et figure influente du Parti congolais du travail (PCT), surtout après les déclarations d’un de ses partisans, diffusées reprise dans une vidéo publique.
On y entend notamment :
« Considérons que Denis Sassou Nguesso est le seul et unique dirigeant qui, dans la paix des cœurs et la tranquillité des esprits, va électrifier le Pool en général et les pays de Mpangala en particulier. Nous, populations du district de Kindamba, demandons et exigeons que le président Denis Sassou Nguesso se porte candidat à l’élection présidentielle de mars 2026. La population de Kindamba est derrière le président et le soutiendra à 100 %. » (source : vidéo de M. Elvis Karel Kakou)
Deux contradictions majeures
Deux contradictions majeures émergent de cette situation :
- Si le Pool est une région à part entière de la République du Congo, comment expliquer qu’un haut responsable de l’État, Jean-Dominique Okemba — conseiller spécial à la sécurité du président et secrétaire général du Conseil national de sécurité — ait pu y mener une opération d’une telle brutalité, allant jusqu’à affirmer : « Nous avons brûlé le Pool, et le ciel n’est pas tombé » ?
- Et si, à l’inverse, le Pool ne faisait pas réellement partie intégrante du territoire national, pourquoi des responsables politiques comme Isidore Mvouba appellent-ils les populations de cette même région — et notamment celles de Mpangala — à voter à 100 % pour un président qui a sciemment ordonné qu’on raye leur territoire de la carte « puisque le ciel ne tomberait pas » ?
Ces contradictions sont d’autant plus troublantes qu’elles s’inscrivent dans un climat où le président Sassou Nguesso lui-même n’hésite pas à confier à ses visiteurs :
« La France ne peut pas me chasser, car ce que je fais, c’est la France qui me le demande. »
Une déclaration confirmée par l’un de ses proches, qui affirmait sur la chaîne LCI en 2005 :
« On pouvait s’en sortir avec au moins 2 000 morts. »
Des propos jamais officiellement démentis par les autorités françaises.
A moins que le mandat d’amener délivré par le juge Serge Tournaire qui vise Madame Antoinette Sassou Nguesso soit un début de réponse…
Repenser la République et la reconstruction nationale
En vérité, s’il doit y avoir une véritable consultation populaire, ce ne peut être qu’un référendum pour savoir qui souhaite encore appartenir à cette République. Car il est difficile de reconnaître Denis Sassou Nguesso — et ceux qui ont osé « brûler le Pool » — comme étant les représentants légitimes d’une République qui, en principe, inclut justement cette région dans son intégrité territoriale.
Lorsque j’ai proposé la tenue d’une Conférence internationale, c’était pour que toutes ces dérives soient mises sur la table.
Quand j’ai appelé à une Table ronde nationale, c’était pour tenter d’amorcer une sortie de crise constructive.
Lorsque j’ai évoqué un Compromis politique historique, c’était dans l’espoir de préserver ce qu’il reste d’unité dans ce pays fragmenté.
Mais à chaque fois, ces initiatives ont été rejetées avec mépris.
Dès lors, une question fondamentale s’impose : comment construire une union nationale si l’on refuse de reconnaître qui veut sincèrement appartenir à cette République ?
Notre vision, quant à elle, repose sur un principe clair : la désimmigration, autrement dit, le retour organisé, sécurisé et valorisé des compétences issues de la diaspora vers la terre natale.
Ce retour doit s’accompagner d’une complémentarité intelligente entre les savoirs acquis à l’étranger et les savoir-faire présents sur le territoire. L’objectif est simple mais fondamental : bâtir une base solide, inclusive et pacifiée, condition indispensable à tout redressement durable.
Et pour cela, les jeunes et les femmes doivent être placés au centre du projet, car ils sont les véritables catalyseurs de ce nouveau départ.
L’avenir du Congo face à la guerre commerciale mondiale
Dans ce contexte de guerre commerciale mondiale, où chaque nation tente de sécuriser ses intérêts vitaux, pouvons-nous vraiment nous permettre la division, l’éparpillement, ou le repli ?
Ou devons-nous, au contraire, rester unis au sein d’une République refondée, pour bâtir ensemble un marché intérieur robuste, soutenu par une décentralisation administrative et financière effective, afin de redonner aux régions leur pleine capacité d’action et de développement ?
C’est là l’unique voie possible pour sortir durablement de l’impasse.
Modeste Boukadia
Le 5 avril 2025
