
E2C-Socelec : Un habillage sénégalais pour mieux piller le Congo ?
L’État congolais a récemment porté plainte contre E2C-Socelec, filiale de Senelec Sénégal, pour escroquerie dans le cadre d’un contrat d’affermage du secteur de l’électricité. Mais derrière cette façade étrangère, les soupçons grandissent : et si cette société n’était qu’un paravent, une coquille vide au service d’intérêts congolais bien placés ?
Un contrat suspect dès le départ
Signé avec tambour et trompette, le contrat d’affermage entre l’État congolais et E2C-Socelec devait moderniser la gestion du réseau électrique national. Mais dès le départ, les observateurs ont pointé du doigt un processus opaque, sans appel d’offres véritablement ouvert, ni consultation citoyenne.
E2C, une société quasiment inconnue avant sa prise de contrôle, est en réalité une structure contrôlée par Socelec, elle-même présentée comme filiale de la société nationale sénégalaise Senelec. Mais en creusant, des incohérences surgissent : des connexions discrètes, des bénéficiaires économiques masqués, et un doute grandissant sur la véritable nationalité de la société.
Un montage pour blanchir le pillage ?
Plusieurs sources internes et journalistes d’investigation évoquent une hypothèse dérangeante : E2C-Socelec serait en réalité une société montée de toutes pièces par des hommes d’affaires et politiciens congolais1, déguisés sous une bannière sénégalaise pour contourner les mécanismes de contrôle et légitimer le détournement de fonds publics.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel stratagème est dénoncé au Congo : des sociétés fictives, domiciliées à l’étranger, servant à capter des contrats d’État avant de siphonner les recettes par des circuits opaques. La plainte actuelle pour escroquerie pourrait ainsi ouvrir la voie à la mise au jour d’un système mafieux bien rodé, avec complicités au plus haut sommet de l’administration.
Le peuple paie pendant que les élites encaissent
Pendant que les usagers subissent les délestages, que les zones rurales vivent dans l’obscurité, et que le personnel local est marginalisé, les vrais bénéficiaires de ce contrat se dissimulent derrière des sociétés écrans et des comptes offshore. Le scandale E2C-Socelec incarne à lui seul la trahison des élites, qui sacrifient l’intérêt national pour des gains privés.
Un appel à la transparence totale
Il ne suffit pas de porter plainte. Le peuple congolais exige désormais une enquête indépendante, la publication des bénéficiaires réels de E2C-Socelec, et des sanctions exemplaires contre les complices locaux. Ce scandale est une opportunité pour rompre avec la culture de l’impunité et redonner au Congo sa souveraineté énergétique.
Tom Melvin BAIKI – Le 07 avril 2025
