
COMMUNIQUÉ OFFICIEL | Parler d’eurobonds pour ne plus parler des exécutions sommaires ?
Interrogation du 8 novembre 2025 : Depuis quand un État surendetté peut-il éteindre ses dettes en s’endettant davantage ?
La récente opération d’eurobonds signée par la République du Congo suscite de profondes interrogations. Alors que notre pays traverse une crise économique, sociale et morale sans précédent, cette annonce apparaît comme une manœuvre destinée à détourner l’attention de la communauté nationale et internationale des exécutions sommaires qui continuent d’endeuiller le Congo.
Ces crimes sont commis par la Direction Générale de la Sécurité Présidentielle (DGSP), sous les ordres de Serge Oboa, lui-même agissant sur instruction de Denis Sassou Nguesso. Sous le prétexte fallacieux de la lutte contre les “Bébés noirs” ou “Kulunas”, ces opérations d’extermination visent en réalité à maintenir la population dans la peur et la résignation. Il est établi que ces groupes, instrumentalisés pour servir de justification à la répression, proviennent des milices Cobras FDU-FDP, créées et encadrées par le régime en place.
Dès lors, la question du retour du Congo — pays classé parmi les plus endettés au monde et exclu des marchés financiers internationaux depuis plus de vingt ans — sur le marché des eurobonds mérite des explications claires.
Comment justifier une telle opération lorsqu’on découvre que le taux d’intérêt réel est de 13,7 %, alors que 9,875 % avaient été officiellement annoncés ? Cette opacité financière soulève de graves doutes sur la transparence du processus et sur la finalité réelle de l’emprunt contracté au nom du peuple congolais.
Quels sont les véritables objectifs de cette opération financière ?
S’agit-il d’un outil sincère de relance économique ou d’un écran de fumée destiné à masquer les violations graves des droits humains ?
Et ne doit-on pas s’interroger, par ailleurs, sur la finalité réelle de ces flux financiers et sur le risque qu’ils servent à des opérations de blanchiment d’argent ?
Le CDRC rappelle que le développement économique ne peut être dissocié du respect de la vie humaine, de la justice et de la transparence. Aucun mécanisme financier, aussi élaboré soit-il, ne saurait effacer la responsabilité de ceux qui ordonnent ou exécutent des crimes contre le peuple congolais.
Le CDRC appelle la communauté internationale, les institutions financières et les partenaires du Congo à la vigilance et à la responsabilité morale. Il est temps que cessent à la fois l’endettement sans contrôle et l’impunité d’État.
Fait à Brazzaville, le 8 novembre 2025
Modeste Boukadia
Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
