
Mesdames, Messieurs, Chers Compatriotes,
L’honneur m’échoit de m’adresser à vous, une fois de plus, en ce jour mémorial du 28 Novembre où nous commémorons la proclamation de la République du Congo.
Ce jour très symbolique devrait en principe permettre à nos gouvernants, de faire le bilan de l’héritage que nous ont légué nos aînés avec la ferme recommandation de le fructifier.
Malheureusement, la chaîne de transmission des consignes a été rompue par la prise brutale du pouvoir par des révolutionnaires gauchistes aux visées tribalo-claniques incarnés par le PCT et dont les héritiers de ce système maléfique assis sur les larmes et le sang du peuple, ont conduit notre pays, le Congo, dans le mur par une gestion égoïste, scabreuse et approximative sans repère sur ce qui devrait être une bonne gouvernance.
Chers compatriotes,
Aujourd’hui, demander de faire le bilan à un pouvoir moribond et dont le monde entier sait très bien qu’il a échoué, serait comme vouloir éteindre un incendie avec un pompier-pyromane.
Les dirigeants congolais ont tout enflammé sur leur passage. Leurs mains destructrices n’ont laissé au peuple qu’un goût d’amertume pour le pousser à une insurrection suicidaire afin de justifier le retour vers le despotisme auquel ils sont accoutumés. La conséquence, c’est que le peuple a été privé d’élections démocratiques et si rien ne change, il en sera privé aussi en 2021 pour les élections présidentielles dont les résultats seront une nouvelle fois truqués.
C’est pourquoi, j’appelle les vrais démocrates, les républicains, les organisations de la Société Civile, les confessions religieuses, les libres penseurs, et tous ceux qui sont pour la Paix et la Justice dans notre pays, de prendre le parti du peuple, en unissant nos forces, en parlant d’une seule et même voix en vue d’une vraie Réconciliation Nationale, d’une Union Nationale qui est la Clé d’Or pour la relance de la République Une et Indivisible, celle du 28 Novembre 1958 qui avait intégré les Nations-Unies.
La Conférence Internationale que j’appelle de tous mes vœux dont le dossier a été introduit au Conseil de Sécurité des Nations Unies est la voie idéale pour se retrouver entre Congolais pour une concertation dans la paix et le respect mutuel pour bâtir un avenir commun.
La Conférence Internationale n’est pas un piège pour juger ou condamner qui que ce soit. La Conférence Internationale est le cadre de liberté pour permettre aux Congolais de s’exprimer sur la construction d’un Nouveau Congo appartenant à tous les Congolais de tous les territoires du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.
Le but de cette Conférence Internationale est d’examiner l’ensemble des problèmes qui se posent actuellement dans notre pays, en présence de témoins, et de trouver les solutions qui s’imposent pour assurer le développement d’un Congo stable et démocratique.
Sans témoin, sans arbitre indépendant, sans résolution du Conseil de sécurité qui fixe les règles et garantisse le suivi, il est à craindre que ce sera encore un rendez-vous manqué.
Sans cadre international, comme le démontre Marcoussis pour la Côte-d’Ivoire, ce sera encore un dialogue de plus comme ces dialogues déjà organisés au Congo sans que les résolutions antérieures n’aient été suivies d’effets. Le dialogue souhaité par la gouvernance en place au Congo aura pour seul but de maintenir au pouvoir le clan en place. Rien n’aura changé.
Monsieur Denis Sassou N’Guesso, réélu président de la République mais dont l’élection est contestée parce que trafiquée, je vous rappelle ce qui suit :
En 2010, à l’insistante demande du CDRC, le Cercle des Démocrates et Républicains du Congo, vous avez institué le 28 Novembre, Jour de la République et Fête Nationale parce que vous étiez convaincu de la pertinence de notre démarche. Vous avez donc acté que tout le monde n’était pas révolutionnaire et que le 15 août associé à l’indépendance et au départ du président Fulbert Youlou ne faisait pas l’unanimité.
Pour reprendre vos propres termes, Monsieur Denis Sassou N’Guesso, selon lesquels vous êtes pour la tenue de « ce GRAND KANDZA, ce GRAND MBONGUI » (Grande Conférence), vous l’avez exprimé dans votre allocution du 15 août 2013, à l’issue des discussions de travail que vous avez eues avec les Ambassadeurs de France et des États-Unis d’Amérique accrédités au Congo.
Aujourd’hui, il est aussi temps d’avoir le même réflexe que vous avez eu le 28 Novembre 2010 en proclamant le 28 Novembre Jour de la République et de la Fête Nationale.
C’est la raison pour laquelle je vous demande d’écouter le Peuple qui réclame la Conférence Internationale.
Monsieur Denis Sassou N’Guesso,
Au crépuscule de votre vie, après votre carrière tumultueuse, faite de déconvenues et de souffrances infligées au Peuple congolais quel héritage allez-vous léguer aux générations futures ?
Quelle image allez-vous laisser après votre départ ?
Mesdames, Messieurs, Chers Compatriotes,
Il nous appartient de faire la Paix et de ne pas faire porter aux générations futures les problèmes liés à une mauvaise gouvernance au Congo. Il est temps de cesser l’appel au tribalisme qui perpétue la division.
Il est temps pour nous, Chers Compatriotes, de consentir le prix estimé du développement, de l’alternative à bâtir un Nouveau Congo.
Seule la Conférence Internationale permettra de promulguer une CHARTE fondée sur le droit et la justice dans le seul intérêt du Congo et de tous ses concitoyens.
En ce 28 Novembre 2019, mes pensées se tournent vers ceux qui souffrent, qui sont privés de liberté ou qui ont payé de leur vie cette soif de liberté.
Que notre liberté à vouloir construire un Congo fort se forge dans l’héritage des Pères-Fondateurs de la République et dans l’unité de toutes les ethnies qui constituent Notre Nation.
Que cette Fête Nationale soit les prémices d’un Nouveau Congo dont les Piliers seront bâtis lors de la Conférence Internationale.
Vive la Conférence Internationale !
Vive le Congo à venir !
Je vous remercie.
Modeste Boukadia
Paris, le 28 Novembre 2019
Le texte est de toute beaute. Bravo!!!!!!!
J’aimeJ’aime