
Message de remerciement à l’occasion de mon anniversaire – 15 juin 2025
Mes chers compatriotes, mes chers amis,
Que puis-je vous dire après l’élan d’amitié, de fraternité et de fidélité que vous m’avez témoigné à l’occasion de mon anniversaire en ce 15 juin 2025 ? Vos messages, nombreux et profondément touchants, m’ont ému. Je vous remercie du fond du cœur pour votre présence, vos paroles sincères, et surtout pour cette loyauté indéfectible à l’amitié et à l’engagement.
Au-delà des mots, j’ai perçu, dans vos vœux, un appel à rester fidèle à l’idéal qui nous rassemble : celui de l’amour de la vie et du refus de voir une génération entière sacrifiée sur l’autel d’une politique aveugle. Le Congo a déjà perdu trop de ses enfants, broyés par des logiques de pouvoir sans issue. Il est temps de redonner à la vie sa valeur suprême. Il est temps de briser ce cycle tragique.
Je rends hommage à ceux qui ont tout donné pour un avenir meilleur. Les plus méritants sont partis, souvent dans le silence et l’indifférence. Combien faudra-t-il encore de morts pour que nous comprenions que seule la vie doit triompher ? Que chacun, selon ses titres, ses qualités et sa conscience, trouve ici l’expression de ma reconnaissance et l’écho de notre responsabilité commune.
Oui, je le sais : en Afrique, le combat politique mène encore trop souvent à la mort. Cela ne devrait plus être. Ailleurs, on débat ; ici, on tue ou on exile. Pourquoi ? Pour maintenir un pouvoir usé, délégitimé, suspendu au mensonge et à la peur.
Et pendant ce temps, le monde bouge. La Chine annonce la suppression des droits de douane pour les pays africains. Une générosité apparente, mais à quel prix ? Cette décision est surtout un indicateur : la guerre économique entre la Chine et les États-Unis est féroce, et l’Afrique en est le théâtre. L’Europe est asphyxiée. Les États-Unis veulent desserrer l’étau chinois. Et nous, Africains, que faisons-nous ? Restons-nous de simples spectateurs ou oserons-nous devenir des acteurs à part entière ?
L’Afrique doit sortir de son statut de terrain de jeu pour devenir l’arbitre respecté de cette compétition mondiale. Pour cela, il nous faut une vision claire, une ambition assumée, une politique de désimmigration courageuse afin de faire revenir nos talents et construire, ici même, le socle d’un partenariat ambitieux, dynamique, responsable t respectueux avec les puissances mondiales.
Mais comment espérer un tel sursaut quand notre propre pays, le Congo, s’enfonce dans l’isolement ? L’inscription du Congo sur la liste noire des États-Unis d’Amérique sonne comme un avertissement sévère. TotalEnergies freine ses investissements. Les opportunités se raréfient. Notre jeunesse, déjà si éprouvée, voit l’horizon se refermer. L’heure est grave.
Soyons lucides : les élections présidentielles de 2026 sont déjà confisquées. Comme je l’ai déjà dit :
« Même si Dieu Omnipotent et Omniscient se présentait à une élection organisée par le PCT, Denis Sassou Nguesso proclamerait sa victoire en pleine nuit, après avoir privé les Congolais d’Internet. »
À quoi bon participer à une farce électorale dont l’issue est écrite à l’encre de la trahison ?
Il n’existe qu’une voie raisonnable et salvatrice pour notre pays : une Transition Politique Apaisée, à vocation structurelle, sur cinq ans. Une transition sans compétition partisane, mais tournée vers l’essentiel : rétablir les institutions, garantir les libertés, poser les fondations d’un État véritable, et sortir durablement de la crise.
Ce n’est pas d’une répétition de la transition de 1991 que nous avons besoin, mais d’une transition neuve, rigoureuse, unificatrice. Elle doit réparer, reconstruire, et rassembler. Elle seule peut apaiser le pays et nous conduire vers une Union Nationale forte, stable et inclusive.
Le Congo doit retrouver sa place en Afrique centrale, redevenir un carrefour stratégique, un pays de transit au cœur d’un axe fort : Kinshasa – Brazzaville – Luanda. Cette ambition est à notre portée si nous savons nous unir, dépasser nos rancœurs, et parler d’une seule voix.
C’est cette capacité à nous élever ensemble qui nous donnera le poids nécessaire pour discuter, même avec le président Donald Trump, afin de lever les sanctions contre notre pays et engager une nouvelle politique économique fondée sur la jeunesse et le mérite.
Encore une fois, merci pour vos vœux. Ils me rappellent que le combat n’est pas vain, que l’espoir existe, et qu’il se nourrit de votre fidélité.
Permettez-moi de conclure par cette phrase qu’un ami m’envoie chaque année depuis le jour où j’ai connu l’injustice de la privation de liberté :
« Attendez ma venue à l’aube. Au cinquième jour, regardez vers l’Est. »
(Le Seigneur des anneaux – La bataille du Gouffre de Helm)
Modeste Boukadia – Le 16 juin 2026 – 11h27

Bon anniversaire cher Président
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