Un mois après son évacuation sanitaire, après avoir été incarcéré de manière arbitraire par le régime de M. Sassou Nguesso, M. Boukadia a été reçu par la rédaction de TV5-Monde le mardi 5 septembre 2017.
Au cours de l’interview, M. Boukadia a tenu à préciser que M. Sassou Nguesso n’a jamais été réélu en 2016 mais avait, en réalité, maquillé son coup d’état à la faveur d’une révision constitutionnelle illégale du point de vue de sa Constitution de 2002. M. Sassou Nguesso n’a donc aucune base légale pour se prétendre président du Congo et n’a par conséquent aucune légitimité.
Interrogé sur sa condamnation, M. Boukadia a réaffirmé que sa condamnation était arbitraire conformément au rapport de l’ONU. Au cours de l’audience, il n’a été démontré aucune preuve légale d’une organisation effective d’un référendum du Sud-Congo, totalement absente des documents du procès à l’encontre des membres du CDRC. M. Boukadia a souligné que s’il y avait eu « Atteinte à la Sûreté de l’État », cette atteinte venait du pouvoir de Denis Sassou qui a organisé un véritable hold-up sur la démocratie au Congo.
Modeste Boukadia est aussi revenu sur son état de santé dégradé à cause de la brutalité du régime, notamment du directeur de la prison. Avant son arrestation musclée, à la descente d’avion d’Air France, sur le tarmac par plus de 1000 militaires en armes, avec des véhicules blindés et hélicoptères de combats, Modeste Boukadia se portait très bien. Il ne souffrait d’aucune sorte de maladie.
Concernant les autres prisonniers politiques encore en prison, Modeste Boukadia a réaffirmé que le problème est de penser l’avenir du Congo. Le pouvoir de Sassou est affaibli, car seul un régime affaibli a recours à la violence et aux arrestations des opposants.
Revenant sur la dette de plus de 120% du PIB, Modeste Boukadia a prévenu qu’avant que le FMI n’aide le régime de Brazzaville, il faut comprendre les origines de cette dette.
A la question de savoir comment combattre le régime, M. Boukadia a souligné que le temps est à la convergence entre l’opposition de l’extérieur et celle de l’intérieur pour préparer l’avenir, comme le Général de Gaulle, travaillait avec les Forces de la Résistance en France.
Modeste Boukadia a conclu son intervention en précisant que le pouvoir de M. Sassou commet des actes de terrorisme dans le Pool, bombardant sa propre population pour pérenniser la dictature.